
Le surmenage, également appelé overtraining, constitue un problème majeur chez les sportifs d’endurance. Cette revue s’appuie sur l’article de Lehmann, Foster et Keul publié en 1993 (PMID 8350709). Elle résume les définitions, les signes cliniques et les stratégies de prévention. Vous trouverez le texte complet sur PubMed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8350709/. L’objectif est de fournir aux athlètes amateurs et intermédiaires des repères pour reconnaître et éviter ce déséquilibre.
Le surmenage, ou overtraining, correspond à un déséquilibre entre le volume d’entraînement et la capacité de récupération de l’athlète. Selon Lehmann, Foster et Keul (1993), ce déséquilibre peut résulter d’une accumulation de stress d’entraînement et non‑entraînement. Deux formes sont décrites : le surentraînement à court terme (STO) et le surentraînement à long terme (LTO).
Le STO, parfois appelé surmenage fonctionnel, dure de quelques jours à deux semaines et conduit à une fatigue passagère. En revanche, le LTO se manifeste par une fatigue persistante pendant plusieurs semaines, voire des mois, et est appelé syndrome de surmenage. La forme parasympathique du syndrome prédomine chez les sportifs d’endurance, caractérisée par un ralentissement du système nerveux autonome.
Les athlètes de marathon, de triathlon ou de cyclisme sont particulièrement exposés lorsqu’ils augmentent brutalement le volume d’entraînement à haute intensité. Une étude de cas sur un triathlète amateur a montré une chute de 12 % de la VO₂max après 3 semaines d’entraînement intensif sans récupération adéquate (Lehmann et al., 1993). Les symptômes incluent une stagnation du seuil lactique (4 mmol/L), des douleurs musculaires persistantes et des troubles de l’humeur. Le diagnostic repose sur l’observation clinique et, si possible, sur des biomarqueurs sanguins ou hormonaux.
Les signes cliniques du surmenage se manifestent d’abord par une perte de performance malgré un entraînement continu. Les athlètes rapportent souvent des troubles du sommeil, une irritabilité accrue et une sensation de fatigue générale. Des mesures objectives, comme la diminution du seuil lactique ou une augmentation du temps de récupération cardiaque, corroborent ces observations.
Un exemple concret est celui d’un coureur de 30 ans qui, après un programme de 20 % d’augmentation du kilométrage hebdomadaire, a vu son temps sur 10 km augmenter de 1 min 30 s (Lehmann et al., 1993). L’évaluation hormonale peut révéler une baisse du cortisol matinal et une élévation de la testostérone libre, indicateurs d’un déséquilibre du système hypothalamo‑hypophysaire. Les analyses d’urine nocturne montrant une excrétion accrue de catécholamines sont également décrites dans le syndrome de surmenage parasympathique.
Le recours à des questionnaires d’état d’humeur, comme le POMS, aide à quantifier les changements psychologiques associés. Une étude de suivi de 15 cyclistes a identifié une corrélation forte entre le score de fatigue du POMS et la performance au test d’effort (Foster, 1993). Le diagnostic doit être différencié du surmenage fonctionnel, qui se résout rapidement avec une réduction modérée de l’entraînement. Une approche multidisciplinaire, impliquant médecins du sport, entraîneurs et nutritionnistes, est recommandée pour confirmer le syndrome (Lehmann et al., 1993).
La prévention du surmenage repose d’abord sur une planification progressive du volume et de l’intensité d’entraînement. Le principe du « 10 % » – ne pas augmenter le kilométrage hebdomadaire de plus de 10 % d’une semaine à l’autre – est largement recommandé. L’inclusion de semaines de récupération active toutes les 3 à 4 semaines aide à limiter l’accumulation du stress physiologique.
L’utilisation d’outils de suivi, comme les moniteurs de fréquence cardiaque ou le HRV, permet de détecter tôt les déséquilibres autonomes. Un cas d’étude d’une équipe de triathlon a montré que l’introduction d’une période de 5 jours de récupération complète après chaque bloc de 4 semaines d’entraînement intensif a réduit de 40 % l’incidence du syndrome de surmenage (Lehmann et al., 1993). La nutrition joue également un rôle clé ; un apport suffisant en glucides et en protéines favorise la reconstitution des réserves de glycogène et la réparation musculaire.
Le sommeil de qualité, au moins 7 à 9 heures par nuit, est indispensable pour la récupération hormonale et immunitaire. En cas de symptômes persistants, une période de repos complet de 2 à 4 semaines, associée à une réévaluation médicale, est souvent nécessaire. Enfin, l’éducation des athlètes sur les signaux d’alerte et la communication ouverte avec les entraîneurs sont essentielles pour une prévention efficace. Pour plus de détails, consultez l’article original sur PubMed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8350709/.
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